Calculer, prévoir, organiser : rien de très poétique, mais c’est ce que la mort impose à ceux qui restent. Avant même de songer à l’hommage, il faut penser aux factures. Savoir à quoi s’attendre, c’est éviter le double choc : l’émotion et la note salée. Voici comment anticiper le coût des services funéraires et avancer, un peu moins démuni, dans cet implacable marathon administratif et financier.
Budget pour l’achat d’un cercueil et d’une plaque d’identité
Le cercueil, c’est la première dépense incontournable. Peu importe la cérémonie, il s’impose par la loi, et par la tradition. On n’y échappe pas : quatre poignées, une plaque d’identité, le tout conforme à l’article R2213-20 du Code général des collectivités territoriales. Sur la plaque, on inscrit le nom, le prénom, l’année de naissance, celle du décès, parfois le nom marital. Ce petit rectangle métallique coûte au moins 30 euros, un détail administratif, mais une obligation tout de même.
Le prix du cercueil, lui, s’étire du simple au décuple : de 300 à plus de 5 000 euros, avec une moyenne entre 1 000 et 1 500 euros. Tout dépend du matériau choisi. Le pin, économique, fait office d’entrée de gamme. Les bois durs, recommandés pour les inhumations, font grimper la facture. Certains optent pour le carton ou le bambou, des alternatives plus écologiques. Plus le cercueil est travaillé, plus la note s’alourdit : finitions, ornements, chaque détail compte.
Budget selon le type de funérailles
Le choix entre inhumation et crémation influe directement sur le montant global. Voici les grandes lignes à connaître pour chaque option.
L’inhumation
L’inhumation, mettre en terre le défunt dans son cercueil, reste la pratique la plus répandue en France. Mais aussi la plus onéreuse. Pourquoi ? Parce qu’il faut prévoir, en plus du cercueil, une pierre tombale. Comptez minimum 500 à 1 000 euros, mais la facture peut grimper bien au-delà de 3 000 euros selon les matériaux et les finitions choisies.
Autre dépense : la concession. Il s’agit de l’achat temporaire d’une parcelle dans le cimetière communal. Le tarif dépend de la ville et de la durée choisie. Pour une concession de 25 ans, il faut prévoir au moins 500 euros, et parfois plus de 2 000 euros. Pour une durée plus courte, le montant baisse mais reste significatif.
La crémation
La crémation consiste à incinérer le corps, après l’avoir placé dans un cercueil. Cette pratique gagne du terrain en France, ainsi que le souligne Sabine LEGONIDEC de l’agence coopérative de pompes funèbres à Nantes. C’est aussi la formule la plus abordable : moins d’intervenants, moins de matériel, moins de contraintes.
Après l’incinération, la dispersion des cendres dans un jardin du souvenir n’engendre souvent aucun coût supplémentaire. Pour l’urne funéraire, les prix varient de 50 à plus de 1 000 euros, selon les matériaux et les finitions. Si l’urne est placée dans un caveau, la dépense reste inférieure à celle d’une pierre tombale et d’une concession. Le budget moyen d’une crémation se situe entre 3 000 et 3 500 euros, tout compris.
Budget pour les services de transport et de mise en bière
Au-delà des frais liés à l’inhumation ou à la crémation, il faut comparer les prestations de transport et de préparation du corps. Les tarifs varient selon la distance entre le lieu de décès et celui de la cérémonie.
Voici à quoi s’attendre pour les principaux postes :
- Le transport en corbillard : généralement entre 350 et 600 euros, mais certains véhicules haut de gamme dépassent 1 000 euros.
- Le service des porteurs : autour de 150 euros pour la prestation.
- La mise en bière (préparation du corps dans le cercueil) : comptez entre 200 et 300 euros.
- La toilette mortuaire (habillage et soins de présentation) : proposée en option, elle s’élève à environ 100 à 150 euros.
Si vous retenez une inhumation avec transport standard et cercueil simple, prévoyez un budget global de 3 500 euros minimum, et jusqu’à plus de 10 000 euros si vous ajoutez une pierre tombale ou d’autres prestations spécifiques. Pour une crémation avec cérémonie limitée et dispersion des cendres, la fourchette oscille plutôt entre 3 000 et 5 000 euros, selon les choix effectués.
Comment prévoir un budget pour les frais annexes (fleurs, faire-part, etc)
Les dépenses ne s’arrêtent pas aux services funéraires. Il faut aussi penser aux frais annexes, qui peuvent peser lourd sur la facture finale.
Parmi les plus courants, on retrouve :
- Les fleurs : du bouquet simple à la composition personnalisée, les tarifs varient entre 50 et 100 euros selon la taille et la complexité.
- Le faire-part : pour une version imprimée classique, prévoyez entre 1 et 2 euros par exemplaire. Si vous souhaitez des modèles plus élaborés, avec enveloppes personnalisées, la dépense peut grimper à plusieurs centaines d’euros.
Anticiper ces différentes lignes de dépense aide à éviter les mauvaises surprises dans un contexte déjà éprouvant. Certains choisissent de traiter directement avec les producteurs pour les fleurs ou d’opter pour des faire-part numériques afin de limiter les frais, chaque euro économisé compte dans ce moment où tout s’accumule.
Préparer un budget funéraire, c’est avant tout se donner la possibilité de traverser l’épreuve sans s’enliser dans les complications. Chacun fait selon ses moyens et ses convictions, mais mieux vaut savoir où l’on met les pieds, pour que le dernier adieu ne laisse pas, en plus de la peine, une ardoise impossible à effacer.


